Seder Olam Revisité: F02- Seth
- Albert Benhamou
- Mar 19
- 3 min read
Updated: Apr 5
CHRONOLOGIE BIBLIQUE
Génération 02 : Années hébraïques 120 à 240 (3640-3520 av. J.-C.)
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Introduction
À la génération précédente, nous avons vu Caïn fuir ses parents et partir d’Éden vers l’est. Caïn s’installa alors dans une région qui allait être connue comme la Mésopotamie.
Caïn et Sumer
Le texte biblique ne contient aucune chronologie détaillée des descendants de Caïn, comme s’ils n’étaient pas dignes d’être mentionnés. Ils se mêlèrent aux premiers humains (ceux créés avant Adam, comme dans le récit de Genèse 1) et prirent des épouses parmi eux. Nous apprenons seulement qu’après la sédentarisation de Caïn, sa descendance construisit les premières villes, ce qui constitua l’étape suivante de l’évolution humaine après la sédentarisation :
Caïn connut sa femme, qui conçut et enfanta Hénoch. Il devint bâtisseur de villes et donna à la ville le nom de son fils Hénoch. (Genèse 4:17)
L'archéologie montre qu'Uruk, située dans l'actuel Irak, était l'une des plus anciennes villes au monde. Uruk pourrait être à l'origine du nom Irak : les ruines de cette cité antique se trouvent aux coordonnées suivantes sur Google Earth : 31°19'30" N 45°38'10" E.
Dans la plus ancienne langue babylonienne, le sumérien, Uruk était connue sous le nom d'Unug, qui est le nom biblique d'Hénoch, les langues sémitiques n'accordant pas d'importance aux voyelles. L'un des plus grands bâtisseurs de la ville était historiquement connu sous le nom d'Enmerkar, communément associé au roi biblique Nimrod. Uruk devint la plus grande ville de cette époque et fut plus tard gouvernée vers 2700 av. J.-C. par le roi semi-mythique Gilgamesh. Son nom est associé à un ancien texte, trouvé sur une tablette d'argile, appelée l'Épopée de Gilgamesh, dont les parallèles bibliques sont apparents. Si ce sujet vous intéresse, cliquez ici.
Sumer était une région située entre les deux grands fleuves du sud de la Mésopotamie : l’Euphrate et le Tigre. C’était une région fertile qui attirait les implantations humaines et qui vit d’autres cités-États se construire au fil du temps.

Seth
Bien plus tard après le meurtre d'Abel, Ève conçut de nouveau et donna naissance à un autre fils, Seth, né en l’an hébreu 130. On raconte qu’après le prétendu "péché originel", et surtout après le meurtre d’Abel par son propre frère Caïn, Adam commença à douter de l’avenir de l’humanité et s’abstint de toute relation avec sa femme. Il devint pieux. Ce n’est qu’au bout de 130 ans qu’il comprit que la Création devait se poursuivre et qu’il engendra Seth à sa ressemblance, à son image (Genèse 5:3). Cette expression est quasiment identique à celle utilisée par le texte lorsque Dieu conçut Adam, ce qui montre que Seth avait la même âme (Neshama) qu’Adam. Sauf que l'expression pour la création d'Adam est légèrement différente : à notre image, selon notre ressemblance (Genèse 1:26). Mais elle change au verset suivant : à Son image (Genèse 1:27).
En 235, avant la fin de la deuxième génération chronologique (actuelle) en 240, Seth eut aussi un fils qu'il nomma Énosh, un nom assez proche de celui d'Énoch, le fils de Caïn. Énosh et Énoch vécurent tous deux à la même époque et s'influencèrent probablement mutuellement, car, à leur époque, l'idolâtrie commença :
A Seth, lui aussi, il naquit un fils ; il lui donna pour nom Énosh. Alors on commença d'invoquer le nom de l'Éternel. (Genèse 4:26)
Alors que Dieu décida de créer l'homme à Son image (Genèse 1:26), les hommes décidèrent de créer des dieux à leur image (Genèse 4:26), car le texte biblique laisse entendre que l'humanité commença à appeler les objets (les idoles) par le nom de Dieu. Le Dieu de la Création, celui qu'Adam et Ève craignaient le plus, était désormais oublié par l'humanité qui ne le connaissait pas. Le parallèle avec le nombre 26 dans ces deux versets est frappant, car 26 est connu pour être la valeur numérique du nom de Dieu à quatre lettres, le tétragramme (YHVH = 10 + 5 + 6 + 5 = 26). Pour plus d'informations sur le symbolisme juif des nombres, cliquez ici.

Cette génération, appelée la génération d'Énosh, qui fut la première à introduire l'idolâtrie parmi l'humanité, servit de référence aux mauvais comportements humains des générations suivantes :
R. Hiyya b. Abba a dit au nom de Rabbi Johanan : "Celui qui observe le Chabbat selon ses lois, même s’il pratique l’idolâtrie comme la génération d’Énosh, est pardonné." (Talmud, Chabbat, 118b)
Après à peine deux générations humaines, le monde créé s’est détourné du véritable Créateur et s’est moqué de Lui en adorant des idoles fabriquées par l’homme.
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Albert Benhamou
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