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La Bible dit vrai : le siège de Jérusalem

Lors de sa dernière campagne contre la Judée et Sédécias, Nabuchodonosor s'était d'abord attaqué à toutes les garnisons réparties dans le pays, dont celle de Lakish. Puis il installa son armée devant Jérusalem pour l'assiéger. 

​​Regardons la continuation des chronologies historique et biblique (pour les dates antérieures, se rapporter aux articles précédents depuis Adam) :

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  • an 3155 (-605) : bataille de Karkemish ; victoire de Nabuchodonosor contre les coalisés

  • an 3155 (-605) : Nabuchodonosor entre en Judée et prend Jérusalem 

  • an 3155 (-605) : Nabuchodonosor devient roi de Babylone

  • an 3158 (-602) : Joaquim brise son allégeance à Nabuchodonosor 

  • an 3163 (-597) : Nabuchodonosor assiège à nouveau Jérusalem et Joaquim est tué

  • an 3163 (-597) : Début de l'exil à Babylone

  • an 3163 (-597) : Nabuchodonosor nomme Sédécias sur le trône de Judée

  • an 3167 (-593) : Ezéchiel prophétise sur les temps messianiques 

  • an 3166 (-594) : rébellion de Sédécias contre Nabuchodonosor

  • an 3171 (-589) : Nabuchodonosor refait campagne en Judée, se saisit de Lakish

  • an 3171 (-589) : début du siège de Jérusalem

  • an 3173 (-587) : chute de Jérusalem et destruction du Temple de Salomon

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Pendant toute la période de siège, Jérémie continuait de prophétiser contre Jérusalem si le peuple ne retournait pas sur le droit chemin voulu par Dieu. Cependant, d'autres faux prophètes, comme un certain Hanania dont parle la Bible, prophétisaient que Dieu n'abandonnerait pas Son peuple. Il est aisé de deviner quels sermons Sédécias préférait écouter... Aussi il décida d'enfermer Jérémie pour ses discours :​

Voici la parole adressée à Jérémie de la part de l'Éternel, dans la dixième année du règne de Sédécias, roi de Judée, qui est la dix-huitième année du règne de Nabuchodonosor, alors que l'armée du roi de Babylone faisait le siège de Jérusalem, et que Jérémie le prophète se trouvait enfermé dans la cour de la prison, qui faisait partie du palais du roi de Judée. Sédécias, roi de Juda, l'avait incarcéré, disant: "Pourquoi prophétises-tu en ces termes: Ainsi parle le Seigneur: Je vais livrer cette ville aux mains du roi de Babylone, qui la prendra de vive force." (Jérémie 32:1-3)

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Or le siège par Nabuchodonosor dura presque trois ans. Jérémie resta longtemps aux mains des autorités judéennes :

Jérémie dit encore au roi Sédécias: "Quel crime ai-je commis contre toi, tes serviteurs et ce peuple, que vous m'ayez enfermé dans la maison de détention? Où sont donc vos prophètes qui vous ont fait cette prédiction: Jamais le roi de Babylone ne marchera contre vous et contre ce pays? Et maintenant écoute, de grâce, ô Seigneur roi, et laisse ma supplication arriver jusqu'à toi: Ne me fais pas rentrer dans la maison de Jonathan, le secrétaire, sans cela, ma mort est certaine." Le roi Sédécias donna des ordres, à la suite desquels on mit Jérémie sous garde dans la cour de la geôle; et chaque jour on lui fournissait une miche de pain de la rue des boulangers, jusqu'au moment où le pain vint à manquer tout à fait dans la ville. Jérémie demeura donc dans la cour de la geôle. (Jérémie 37:18-21)

Mais de hauts fonctionnaires étaient convaincus qu'il fallait mettre Jérémie à mort, prophète considéré de mauvais augure, alors que la famine régnait sur la ville et que le peuple était dans le désespoir :

Chefatia fils de Matan, Ghedalia fils de Pachhour, Youkhal fils de Chélémia et Pachhour fils de Malkia eurent connaissance des propos que tenait Jérémie au peuple réuni, à savoir: "Ainsi parle l'Eternel: Quiconque demeurera dans cette ville périra par le glaive, par la famine ou par la peste; mais celui qui en sortira [pour se rendre] aux Chaldéens aura la vie sauve, son existence sera sa part de butin: il vivra ."  Ainsi parle l'Eternel: "Cette ville tombera infailliblement au pouvoir de l'armée du roi de Babylone, qui la prendra de vive force." Les hauts fonctionnaires dirent alors au roi: "Que cet homme soit donc mis à mort! puisqu'aussi bien il jette le découragement parmi les gens de guerre, qui restent encore dans cette ville, et parmi toute la population, en leur adressant de pareils discours; assurément cet homme ne recherche point le salut de ce peuple, mais sa ruine."  

Le roi Sédécias répondit: "Voici, il est entre vos mains, car le roi n'a aucun pouvoir sur vous." 

Ils se saisirent donc de Jérémie, et le jetèrent dans la citerne de Malkia, fils du roi, située dans la cour de la geôle. Ce fut au moyen de cordes qu'ils descendirent Jérémie. Dans la citerne, il n'y avait pas d'eau, mais de la vase, et Jérémie enfonça dans cette vase. (Jérémie 38:1-6)

 

Cet épisode nous parle de ces fonctionnaires qui ne sont mentionnés que dans la Bible. Or l'Histoire ne se soucie pas toujours de garder le nom de personnages subalternes à une époque où les écrits ne survivaient guère et où les seuls écrits étaient surtout pour vanter les gouvernants. Cependant, lors des fouilles de la Cité de David en 2008, au sud de la muraille actuelle de Jérusalem, les archéologues ont trouvé des sceaux d'argile (bulles) à l'emplacement dit "palais de David". Il s'agissait de l'ancien palais jébuséen (un peuple cananéen) dont David prit possession après avoir conquis la cité. Mais, Salomon, fils de David, s'était fait construire un nouveau palais royal sur les pentes du mont du Temple, au nord de la cité appelée Cité de David. De sorte que tous les rois judéens occupaient le palais royal de Salomon alors que l'ancien palais jébuséen de David était devenu le bâtiment de l'administration royale. C'était donc ainsi aussi du temps de Sédécias. Or les deux sceaux trouvés portent le nom de deux des hauts fonctionnaires qui avaient emprisonné Jérémie : Gedalyahu [Gedaliah] ben Pachour et Yehouchal [ou Joucal] ben Shelemyahu [Shelemiah]. Si la Bible a été écrite des centaines d'années après la destruction de Jérusalem, comme le prétendent certains historiens, comment l’auteur de la Bible quel qui soit et à quelque époque que ce soit aurait-il pu connaître le nom de fonctionnaires subalternes qui existaient à une époque reculée par rapport à lui ? Quelles source ou annale pouvait-il rester en Judée après cette guerre et la destruction de toute la ville ? 


Sceaux de deux fonctionnaires de Sédécias
Sceaux de deux fonctionnaires de Sédécias (photo : Dr Eilat Mazar)

Mais, sur ordre de Sédécias, Jérémie fut finalement retiré de la citerne où ces fonctionnaires peu scrupuleux l'avait jeté. Il fut gardé dans une cellule normale de détention et y resta jusqu'à la chute de Jérusalem.


Une autre découverte archéologique vient prouver la véracité du texte biblique :

Dans la onzième année du règne de Sédécias, le quatrième mois et le neuf du mois, la ville fut ouverte par une brèche. Tous les officiers du roi de Babylone y pénétrèrent et s'installèrent à la porte centrale: Nergal-Sarécér, Samgar-Nebou Sarsekhim, chef des eunuques, Nergal-Sarécér chef des mages, et tous les autres officiers du roi de Babylone. (Jérémie 39:2-3)

​Le nom de ce fonctionnaire babylonien, Nebou Sarsekhim, a aussi été identifié dans l’une des très nombreuses tablettes cunéiformes conservées au British Museum depuis le 19ème siècle et pas toutes encore analysées :

[…] la propriété de Nabu-sharrussu-ukin, le chef des eunuques, […] 11e mois, 18e jour, année 10 [de] Nabuchodonosor, roi de Babylone. (Alberge, Dalya, "La tablette du musée donne un nouveau poids à la vérité biblique", article en anglais du Times, 11 juillet 2007, et aussi dans cet article dans un magazine français)

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La 10ème année du règne de Nabuchodonosor correspond au premier siège de Jérusalem en l'an -595. Cette tablette montre qu'il avait dû recevoir de l'or lors de cette prise de Jérusalem et avait envoyé une donation pour une divinité à Babylone en son nom. Et comme il est aussi mentionné dans le second siège de Jérusalem, ceci montre que ce chef des eunuques avait suivi le roi de Babylone dans les deux sièges.



Tablette du chef des eunuques de Nabuchodonosor
Tablette du chef des eunuques de Nabuchodonosor (British Museum, item 114789)

Et le journal britannique d'ajouter, comme expliqué ci-dessus, qu'il s'agissait d'une preuve rare par une source non biblique de l'existence historique d'une personne, autre qu'un roi, mentionnée dans la Bible. Ce fait extraordinaire est aussi mentionné dans une page Wikipédia en anglais : cliquez ici.


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Albert Benhamou

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