Seder Olam Revisité : F28b- Ezra

CHRONOLOGIE BIBLIQUE

Génération 28 : Années hébraïques 3240-3360 (520-400 av. J.-C.)

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Introduction

Cette génération s'inscrit dans le cycle des 7 générations chronologiques qui débuta avec la 7e génération de Lamech (voir document F07), suivie de la 14e génération du Déluge (voir document F14), puis de la 21e génération de l'Exode (voir document F21a à l'année hébraïque 2455, où plus de détails sont donnés sur la récurrence des 7 générations). Cette 28e génération chronologique marque le déclenchement "spontané" du retour à Sion (la Terre d'Israël), par le retour volontaire des Juifs qui abandonnèrent finalement leur vie d'exilés dans l'Empire perse.

Chronologie du Retour à Sion pendant la 28e génération

La seconde partie de cette chronologie couvre l'épisode du retour à Sion sous la houlette de Ezra et la consolidation de ce retour sous Néhémie.

Année	Avant J.C.	Diff.	Retour à Sion	Source
3302	-458	7	Esdras (Ezra le Scribe) organise un retour à Sion	Esdras 7:7
3315	-445	20	Mort d'Esdras	(Approx.)
3315	-445	20	Néhémie est nommé gouverneur de Yahud ; il inspecte les murailles détruites de Jérusalem	Néhémie 2:1
3316	-444		Compilation du Tanakh (la Bible hébraïque)
3320	-440		Hérodote complète son Histoires	(Histoire)
3326	-434	31	Néhémie s'installe à Jérusalem de façon définitive	Néhémie 13:6
3337	-423		Darius II fils d'Artaxerxès règne	(Histoire)
~3333	-420		Mort de Néhémie	(Approx.)

Année 3302 – 458 av. J.-C. – Esdras (Ezra le scribe)

La septième année du règne d'Artaxerxès, Esdras, un Lévite descendant du grand prêtre Tsadok, fut autorisé à organiser le retour à Sion d'un certain nombre de Judéens de Babylone. Ils quittèrent la ville le premier jour du premier mois (Nisan) et arrivèrent à Jérusalem le premier jour du cinquième mois. L'objectif d'Esdras était de raviver la foi parmi ses coreligionnaires, comme le suggère le texte :

Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier la loi de l'Éternel et à la mettre en pratique, et à enseigner en Israël des lois et des ordonnances. (Esdras 7:10)

Artaxerxès avait donné son approbation par un décret ferme qui témoigne de son profond respect pour le Dieu du ciel :

Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, prêtre, scribe de la loi du Dieu du ciel, et ainsi de suite. Et maintenant, je donne cet ordre : que tous les enfants d'Israël, leurs prêtres et les Lévites de mon royaume, qui veulent de leur plein gré aller avec vous à Jérusalem, y aillent. Puisque vous êtes envoyés par le roi et ses sept conseillers pour enquêter sur Juda et Jérusalem, selon la loi de votre Dieu que vous avez en main, et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont volontairement offerts au Dieu d'Israël, dont la demeure est à Jérusalem, et tout l'argent et l'or que vous trouverez dans toute la province de Babylone, avec les offrandes volontaires du peuple et des prêtres, qui feront des offrandes volontaires pour la maison de leur Dieu à Jérusalem, vous achèterez avec diligence avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, avec leurs offrandes et leurs libations, et vous les offrirez sur l'autel de la maison de votre Dieu à Jérusalem. Et ce que vous jugerez bon, à vous et à vos frères, de faire avec le reste de l'argent et de l'or, faites selon la volonté de votre Dieu. Et les ustensiles qui vous sont donnés pour le service de la maison de votre Dieu, remettez-les devant le Dieu de Jérusalem. Et tout ce qui sera nécessaire à la maison de votre Dieu, et que vous aurez à donner, prélève-le sur le trésor du roi.

Moi, le roi Artaxerxès, je donne ordre à tous les trésoriers de l'autre côté du fleuve : que tout ce qu'Esdras, le prêtre, scribe de la loi du Dieu des cieux, vous demandera, soit exécuté avec diligence, jusqu'à cent talents d'argent, cent mesures de blé, cent baths de vin, cent baths d'huile, et du sel à volonté. Tout ce qui est ordonné par le Dieu des cieux, qu'il soit fait exactement pour la maison du Dieu des cieux ; car pourquoi y aurait-il de la colère contre le royaume du roi et ses fils ? Nous vous annonçons également qu'il ne sera pas permis de prélever tribut, impôt ou péage sur les prêtres, les Lévites, les chantres, les portiers, les Néthiniens et les serviteurs de cette maison de Dieu.

Et toi, Esdras, selon la sagesse de ton Dieu qui est en ta possession, établis des magistrats et des juges qui jugeront tout le peuple de l'autre côté du fleuve, tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu ; et ils t'enseigneront ceux qui ne les connaissent pas. Et quiconque n'observera pas la loi de ton Dieu et la loi du roi, sera jugé avec la plus grande diligence, soit par la mort, soit par l'exil, soit par la confiscation de ses biens, soit par l'emprisonnement. (Esdras 7:12-26)

Pour commencer à appliquer la loi de Dieu, Esdras s'efforça d'exclure de la communauté juive de la province de Yahud tous les conjoints étrangers. Les mariages mixtes étaient la norme parmi les premiers Israélites revenus d'exil, et même parmi les Lévites. Il fut convenu que la séparation serait nécessaire, aussi douloureuse fût-elle :

Le prêtre Esdras se leva et leur dit : "Vous avez été infidèles et vous avez épousé des femmes étrangères, augmentant ainsi la culpabilité d'Israël. Confessez donc maintenant votre faute à l'Éternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ; séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères." Alors toute l'assemblée répondit et dit d'une voix forte : "Comme tu l'as dit, ainsi nous le ferons." (Esdras 10:10-12)

L'un des fils du grand prêtre Joïada avait épousé une Cananéenne et fut donc exclu du service du Temple par Néhémie (voir ci-dessous pour l'année hébraïque 3326) ; cette exclusion était conforme aux commandements relatifs au maintien du sacerdoce.

C'est à partir de l'époque d'Esdras que les Juifs cessèrent le prosélytisme et s'abstinrent généralement de se marier hors de leur communauté, respectant ainsi l'un des principaux commandements de Dieu. Esdras instaura également plusieurs réformes de la vie juive afin d'accroître la participation du peuple au service religieux et de renforcer ainsi la foi. Par exemple, il instaura des lectures hebdomadaires de la Torah : à son époque, les sections de la Torah étaient plus courtes, de sorte que le cycle complet de lecture prenait environ cinq ans et demi, contre un an aujourd'hui. De plus, avec Esdras, l'étude de la Torah commença pour les masses, alors qu'avant lui, seuls les prêtres participaient à la lecture et à l'étude de la Torah.

Année 3315 – 445 av. J.-C. – Mort d'Esdras

La vingtième année du règne d'Artaxerxès, Néhémie, alors échanson au palais d'Artaxerxès à Suse, reçut la visite d'un Juif venu de Jérusalem. Le visiteur lui raconta l'affliction de leurs frères et le fait que la ville n'était plus protégée par des murailles (qui avaient été détruites par l'armée de Nabuchodonosor). Néhémie, profondément touché par ce qu'il entendit, pria Dieu de respecter Son alliance si Son peuple se repentait, comme ceux de Jérusalem.

La tradition veut que ce visiteur de Jérusalem soit Esdras lui-même, venu à Suse implorer le roi de l'aider à reconstruire les murailles de Jérusalem. Il aurait trouvé en Néhémie la personne idéale pour s'adresser à lui en tant qu'intermédiaire royal. Après cette mission, sur le chemin du retour vers Jérusalem, Esdras mourut cette année-là. Un tombeau, connu comme étant le sien depuis le Moyen Âge, est un lieu de pèlerinage pour les Juifs et les Musulmans depuis des siècles.

Tombeau d'Esdras, Irak (carte postale ancienne, début du XXe siècle)

Année 3315 – 445 av. J.-C. – Néhémie, gouverneur de Yahud

Quelques mois plus tard, alors que Néhémie servait du vin au roi, il lui demanda l'autorisation de se rendre à Jérusalem et de reconstruire les remparts et les portes de la ville. Artaxerxès lui donna son approbation et le nomma même gouverneur de la province de Yahud (la Judée perse) pour avoir l'autorité nécessaire dans cette mission (Néhémie 5:14).

Année 3315 – 445 av. J.-C. – Néhémie inspecte les murailles détruites de Jérusalem

Arrivé à Jérusalem, Néhémie dut inspecter les murailles détruites pendant la nuit (à l'époque, Jérusalem était la Cité de David, au sud du mont du Temple), en raison de la suspicion et de l'inimitié des étrangers qui régnaient alors chez les Juifs. Il suivit un sentier qui descendait le ruisseau à l'ouest, puis remontait le lit du Cédron à l'est :

Je me levai de nuit, moi et quelques hommes avec moi ; je ne dis à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem ; et il n'y avait avec moi aucune bête, si ce n'est la bête que je montais.

Je sortis de nuit par la porte du torrent, vers la fontaine du dragon et vers la porte des immondices, et je vis les murailles de Jérusalem, qui étaient en ruine et dont les portes étaient consumées par le feu. Puis je me dirigeai vers la porte de la fontaine et vers le bassin du roi, Mais il n'y avait pas de passage pour la bête qui était sous moi. Je montai alors de nuit dans la vallée et j'examinai la muraille. Je retournai ensuite, j'entrai par la porte du torrent et je revins ainsi.

Les chefs ne savaient ni où je n'allais ni ce que je faisais ; je ne l'avais encore dit ni aux Juifs, ni aux prêtres, ni aux nobles, ni aux chefs, ni aux autres ouvriers. (Néhémie 2:12-16)

Notes du texte souligné ci-dessus :

• Le torrent était le Tyropœon, qui existait autrefois à l'ouest du mont du Temple et formait une vallée qui n'existe plus mais dont les vestiges sont visibles dans les fouilles archéologiques de ce secteur de Jérusalem.

• La porte des immondices existe encore aujourd'hui, comme l'une des portes des remparts de la vieille ville de Jérusalem par laquelle on sortait les ordures du mont du Temple.

• Le bassin du Roi est le bassin de Siloé, créé par le "roi" Ézéchias lorsqu'il dévia les eaux de la source de Guihon. Selon l'Évangile de Jean, Jésus guérit un aveugle à ce bassin qui était devenu un bassin de purification à cette époque.

• La vallée est celle du Cédron, frontière entre le mont du Temple et le mont des Oliviers, encore de nos jours.

Le circuit nocturne de Néhémie autour de l'ancienne Jérusalem (la Cité de David)

Néhémie engagea alors chaque famille juive importante pour réparer les murailles et les portes de la ville. Les étrangers de la région, irrités, conspirèrent contre les Juifs et menacèrent d'attaquer les vestiges de leur ville de Jérusalem. La coalition contre les Juifs était composée de cinq nations :

Lorsque Sanballat, Tobija, les Arabes, les Ammonites et les Ashdodites apprirent que la réparation des murailles de Jérusalem avançait et que les brèches commençaient à être bouchées, ils furent très irrités et conspirèrent tous ensemble pour venir attaquer Jérusalem et y semer la confusion. (Néhémie 4:1-2)

Néhémie organisa cependant une stratégie de défense tout en poursuivant les travaux de restauration malgré les menaces :

À partir de ce moment-là, la moitié de mes serviteurs travaillaient aux travaux, l'autre moitié tenait les lances, les boucliers, les arcs et les cuirasses. Et les chefs étaient derrière toute la maison de Juda.

Ceux qui bâtissaient la muraille et ceux qui portaient les fardeaux se chargeaient, chacun d'une main travaillait à l'ouvrage et tenait son arme de l'autre ; et les bâtisseurs, chacun ayant son épée ceinte au côté, construisaient ainsi.

Et celui qui sonnait du cor était à mes côtés. Et je dis aux nobles, aux chefs et au reste du peuple : "L'ouvrage est grand et étendu, et nous sommes séparés sur la muraille, les uns des autres. À chaque fois que vous entendrez le son du cor, rassemblez-vous vers nous ; notre Dieu combattra pour nous." (Néhémie 4:10-14)

Tous les Juifs s'unirent et les travaux furent achevés rapidement.

Ainsi, la muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d'Éloul, en cinquante-deux jours. (Néhémie 6:15)

De toute évidence, un travail de 52 jours ne suffirait pas à reconstruire entièrement les murailles, mais ce temps était certainement suffisant pour relever ce qui était brisé ou en mauvais état. Plusieurs familles travaillèrent en parallèle sur tous les pans des murailles, si bien que tout put être terminé en peu de temps.

Une fois les travaux terminés, Néhémie fixa également un impôt annuel pour les Juifs, destiné au service du Temple. Le montant était d'un tiers de sicle :

Nous avons également établi des ordonnances nous imposant de nous imposer chaque année un tiers de sicle pour le service de la maison de notre Dieu : pour les pains de proposition, pour l'offrande perpétuelle, pour l'holocauste perpétuel, pour les sabbats, les nouvelles lunes, les fêtes solennelles, pour les choses saintes et pour les sacrifices d'expiation pour Israël, et pour tout le travail de la maison de notre Dieu. (Néhémie 10:33-34)

Ce droit annuel fut plus tard porté à un demi-sicle par les dirigeants hasmonéens. La dynastie hasmonéenne fut établie en 142 av. J.-C. (voir document F31). Après la destruction du Second Temple, les Romains obligèrent les Juifs à payer cet impôt directement à l'empereur : il prit le nom de Fiscus Judaicus après 70 apr. J.-C. Il fut aboli en 98 apr. J.-C. (voir document F33).

Néhémie imposa également à chaque famille la responsabilité d'apporter le bois nécessaire pour alimenter la flamme éternelle du Temple pendant un an. En résumé, si Esdras avait rétabli les devoirs spirituels du peuple juif, par la foi et l'étude, Néhémie se concentra sur les actes concrets du peuple pour préserver son adhésion à la foi. Cette réforme liait chaque famille à ses devoirs à Jérusalem et, bien que certaines vivaient loin du Temple, elles entretenaient toujours un fils ou un membre de leur famille pour les représenter à Jérusalem. La ville de Jérusalem devint sainte, et Néhémie imposa la fermeture de ses portes chaque vendredi avant le début du sabbat. La sainteté de Jérusalem et le maintien du service du Temple devinrent un devoir pour tout le peuple, à l'unanimité. Jérusalem devint alors le centre du judaïsme. Par conséquent, un Juif ne pouvait exercer pleinement ses fonctions hors de Jérusalem. Néhémie resta gouverneur de Jérusalem pendant douze ans.

Année 3316 – 444 av. J.-C. – Compilation du Tanakh

Dans leur effort pour enseigner aux Juifs les lois et les ordonnances données par Dieu, Esdras et l'assemblée des Anciens ont compilé la majeure partie du Tanakh, autrement appelé la Bible hébraïque, différente de l'Ancien Testament (Septante). (Pour plus d'information, voir document F30, année 230 av. J.-C.). Néhémie a écrit le dernier livre du Tanakh, concernant les actes d'Esdras et les siens.

Et qui a écrit tous ces livres ? Moïse a écrit son livre, ainsi qu'une partie de Balaam [Nombres, xxii] et de Job. Josué a écrit son livre et les huit derniers versets du Pentateuque commençant par : "Et Moïse, serviteur de l'Éternel, mourut."

Samuel a écrit son livre, les Juges et Ruth. David écrivit les Psaumes avec l'aide de dix anciens : Adam Kadmon, Malachie Tsédek, Abraham, Moïse, Hyman, Jeduthun, Asaph et les trois fils de Koréh.

Jérémie écrivit son livre, les Rois, et les Lamentations.

Le roi Ézéchias et sa suite écrivirent Isaïe, les Proverbes, le Cantique des Cantiques et l'Ecclésiaste.

Les hommes de la Grande Assemblée écrivirent Ézéchiel, les Douze Prophètes, Daniel et le Livre d'Esther.

Esdras écrivit son livre et les Chroniques – l'ordre de toutes les générations jusqu'à lui. [Cela pourrait étayer la théorie de Rab, selon laquelle Rabbi Yehudah aurait déclaré en son nom qu'Esdras n'était pas monté de Babylone en terre d'Israël avant d'avoir écrit sa généalogie.]

Et qui acheva le livre d'Esdras ? Néhémie ben Chachalyah. (Talmud, Baba Bathra 14b-15a)

Avant de reconstruire les murs physiques pour protéger Jérusalem, Néhémie sentit la nécessité d'achever d'abord les "murs spirituels" entourant la Loi écrite, le Tanakh. Cela visait à parachever la grande œuvre commencée par Esdras et à assurer la protection spirituelle nécessaire aux générations futures. Rien n'a altéré le contenu, ni bien sûr le texte, du Tanakh depuis ces quelques 2500 ans. C'est à propos de ces murs et portes spirituels qu'un psaume compare aux demeures physiques :

L'Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. (Psaumes 87:2)

Ce verset peut également être interprété comme signifiant que le retour à Sion devrait être plus important pour un Juif que le confort de ses demeures en Diaspora.

Le Tanakh (ou Bible hébraïque) est composé de 39 livres :

• Les 5 livres de la Torah : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome

• Les 21 livres des Prophètes : Josué, Juges, Samuel I et II, Rois I et II, Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie

• Les 13 livres des Écrits (ou Hagiographes) : Psaumes, Proverbes, Job, Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther, Daniel, Esdras et Néhémie, Chroniques I et II

Le mot Tanakh est simplement l’acronyme T”N”K de Torah, Nevi’im (Prophètes), Ketubim (Écrits) qui symbolise les trois composantes de la Bible hébraïque.

Année 3326 – 434 av. J.-C. – Néhémie s'installe à Jérusalem

La trente-deuxième année du règne d'Artaxerxès, Néhémie retourna à Suse pour demander au roi la permission de s'installer définitivement à Jérusalem, ce qui lui fut accordé.

Mais, à son retour à Jérusalem, il put constater que les mauvaises voies s'abattaient déjà sur la communauté juive, alors qu'elle était restée sans chef :

Je n'étais pas à Jérusalem pendant tout ce temps ; car la trente-deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone, je me rendis auprès du roi et, après quelques jours, je lui demandai la permission. Je revins à Jérusalem et compris le mal qu'Éliashib avait fait à Tobia en lui préparant une chambre dans les parvis de la maison de Dieu. J'en fus profondément attristé ; je jetai donc hors de la chambre tous les ustensiles de la maison de Tobia. J'ordonnai alors qu'on purifiât les chambres ; et j'y rapportai les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. (Néhémie 13:6-9)

Les leçons enseignées par Esdras le scribe furent aussi vite oubliées :

En ces jours-là, je vis aussi les Juifs qui avaient épousé des femmes d’Ashdod, d’Ammon et de Moab ; leurs enfants parlaient à moitié l’Ashdodien, et ne pouvaient s’exprimer en hébreu, mais selon la langue de chaque peuple.

Je les ai combattus, je les ai maudits, j’en ai frappé quelques-uns, je leur ai arraché les cheveux, et je les ai fait jurer par Dieu : "Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils, et vous ne prendrez pas leurs filles pour vos fils, ni pour vous." Salomon, roi d’Israël, n’a-t-il pas péché en ces choses ? Pourtant, parmi beaucoup de nations, il n’y avait pas de roi comme lui, et il était aimé de son Dieu, et Dieu l’a établi roi sur tout Israël ; néanmoins, les femmes étrangères ont fait pécher même contre lui. Allons-nous donc vous écouter, vous qui commettez un si grand mal, et qui transgressez la foi de notre Dieu en épousant des femmes étrangères ?

L’un des fils de Joïada, fils d’Éliashib, le grand prêtre, était le gendre de Sanballat le Horonite ; c’est pourquoi je l’ai chassé de moi. (Néhémie 13:23-28)

Les livres d’Esdras et de Néhémie concluent les livres qui composent la Bible hébraïque. C’est à cette même époque que l’Histoire fait son apparition dans la recherche humaine, car c’est à cette époque, vers 440 av. J.-C., que fut rédigé le tout premier ouvrage historique : les Histoires de l'historien grec Hérodote, considéré comme le « père de l’Histoire ».

Vers l'année 3333 – 427 av. J.-C. – Mort de Néhémie

Néhémie mourut alors que Joïada exerçait encore ses fonctions de Grand Prêtre, mais que son fils Johanan et son petit-fils Jaddua étaient déjà nés, car ils étaient les seuls descendants du Grand Prêtre mentionnés dans la chronologie de Néhémie au chapitre 12 de son livre. On peut supposer que Néhémie mourut vers l'an hébreu 3333, à peu près au moment où Jaddua naquit et fut donc mentionné dans cette chronologie. L'année hébraïque 3333 est entièrement composée du chiffre 3, qui désigne un achèvement ou une intégralité dans les Écritures hébraïques (pour la symbolique juive des nombres, cliquez ici).

Les années qui suivirent la mort de Néhémie furent marquées par des dissensions entre les Juifs et leurs voisins, en particulier les Samaritains, qui s'opposaient au retour de la foi juive dans la région. Les Samaritains intriguaient et adressaient des pétitions aux dirigeants locaux ou régionaux pour empêcher les Juifs de pratiquer leur foi et ils conspirèrent même pour détruire le Second Temple reconstruit de Jérusalem.

FIN DE LA PERIODE BIBLIQUE

Avec Esdras et Néhémie, nous avons atteint la fin de la période biblique selon le Tanakh (la Bible hébraïque). La suite de cette étude porte sur les périodes historiques qui constituent l'histoire juive.

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Albert Benhamou

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