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La Bible dit vrai : Akhénaton

Cet article concerne un pharaon tout à fait unique dans l'histoire de l'Égypte. Mais, tout d'abord, regardons la continuation des chronologies historique et biblique (se rapporter aux articles précédents depuis Adam) :

 

  • an 2210 (-1550) : en Égypte, début de la 18ème dynastie avec le pharaon Ahmosis I

  • an 2228 (-1532) : Ahmosis expulse les Hyksos et unifie la Basse et Haute Égypte

  • an 2229 (-1531) : Joseph devient vice-roi d'Égypte , début des 7 années d'abondance

  • an 2235 (-1525) : mort d'Ahmosis, régence de Néfertiti

  • an 2236 (-1524) : début des 7 années de famine

  • an 2238 (-1522) : Jacob et son clan descendent en Égypte

  • an 2255 (-1506) : mort de Jacob en Égypte, à l'âge de 147 ans

  • (-1480) : régence de Hatchepsout, veuve de Thoutmosis II

  • (-1458) : mort de Hatchepsout, règne de son fils Thoutmosis III

  • an 2304 (-1451) : mort de Joseph Ineni 

  • (-1401) : règne de l'usurpateur Thoutmosis IV, qui n'avait pas connu Joseph (Exode 1:8)

  • (-1391) : règne d'Aménophis III

  • an 2374 (-1386) : naissance de Moïse, adopté par la fille de pharaon Aménophis III (Exode 2:10)

  • (-1353) : règne d'Aménophis IV ; Moïse est ainsi son cousin par adoption

  • (-1348) : Aménophis IV devient Akhénaton ; période d'Amarna

Il y a beaucoup à dire sur cette première période de la 18è dynastie égyptienne, dont la mise en esclavage des Hébreux par un nouveau roi qui s'est levé sur l'Égypte (Exode 1:8), à savoir l'usurpateur Thoutmosis IV, mais nous nous cantonnons ici aux sources historiques et archéologiques qui corroborent le récit biblique. Et donc ceci nous emmène au temps du règne d'Akhénaton.

Au cours de la cinquième année de son règne, Aménophis IV décida de changer de religion et d'adopter la foi en un Dieu unique, Aton, représenté par le disque solaire, symbole de perfection. C'était comme une nouvelle naissance pour le jeune pharaon, en parallèle non fortuite de la naissance de Moïse au cours de la cinquième année du règne précédent. Il ne fait aucun doute que Moïse, qui avait grandi à côté du nouveau pharaon dans le palais et qui était de facto son cousin germain par adoption, a dû avoir une influence sur ce changement soudain et unique dans l'histoire de l'Égypte ancienne. Aménophis IV a radicalement tout changé lorsqu'il a adopté la nouvelle religion monothéiste. Il a changé son nom en Akhénaton et a également déplacé sa capitale de Memphis à Amarna comme si sa vie dans la ville de Memphis, qui était construite avec de nombreux temples dédiés aux divinités païennes égyptiennes, serait devenue impure pour lui.

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Buste d'Akhénaton (Alexandria National Museum, Egypte)

Depuis sa capitale Amarna, Akhénaton entretenait une correspondance officielle avec ses états vassaux de Canaan, qui, étonnamment, n’était pas rédigée en hiéroglyphes égyptiens, mais en écriture cunéiforme telle qu’elle était utilisée en Mésopotamie. Ceci tend d'ailleurs à montrer que les Cananéens n'avaient sans doute pas d'écriture qui leur était propre mais utilisait l'écriture asiatique dominante, cunéiforme, héritée de leur passé comme vassaux de l'empire hittite. C'est le pharaon Thoutmosis III, surnommé le Napoléon de l'Égypte, qui avait fait la conquête de Canaan.

 

Ces "lettres" d'Amarna sont écrites sur des tablettes d’argile. On y trouve notamment celles d’un dirigeant appelé Abdi-Heba (ou peut-être Ebed-Nob), probablement placé au pouvoir par Akhénaton lui-même, qui lui demande un soutien militaire urgent avec des arguments intéressants de l'histoire passée de Canaan :

Que le roi sache (que) tous les pays sont en paix (entre eux), mais que je suis en guerre. Que le roi pourvoie aux besoins de son pays. Qu'il considère les pays de Gazru [Gaza], Asqaluna [Ashkelon] et Lakisi [Lakish]. Ils leur ont donné [à mes ennemis] de la nourriture, de l’huile et tout ce qui leur était nécessaire. Que le roi fournisse donc des archers et qu'il envoie ces archers contre les hommes qui commettent des crimes contre le roi, mon seigneur. Si cette année il y a des archers, alors les terres et les hazzanu [vassaux] appartiendront au roi, mon seigneur. Mais s'il n'y a pas d'archers, alors le roi n'aura ni terres ni hazzanu. Qu'il considère Urusalim [Jérusalem] ! Ni mon père ni ma mère ne me l'ont donné. La main forte du roi me l'a donné. Qu'il considère l'acte ! C'est l'acte de Milkilu [Melki] et l'acte des fils de Lab'ayu [Labaya, seigneur de guerre de Sichem], qui ont donné la terre du roi aux 'Apiru. Considère, ô roi, mon seigneur ! J'ai raison ! (Lettre d'Amarna EA 287, publiée sur Wikipédia)

Cette lettre est intéressante à plus d'un titre :

 

  • Urusalim : la lettre fait référence à des cités-états de Canaan qui aident les "ennemis" du dirigeant de Urusalim, qui a été "donnée" par Pharaon à l'auteur de la lettre ; donc Pharaon devrait venir en aide à son vassal pour lui maintenir cette cité ; Urusalim est le nom antique égyptien de ce qui deviendra Jérusalem ; la Bible, elle, nomme aussi cette cité "Salem" (Genèse 14:18) et l'ajout "Uru" en égyptien veut simplement dire domaine ou royaume ; Urusalim veut donc dire "le royaume de Salem" ; cette lettre est donc une preuve archéologique et une mention historique de l'origine du nom "Jérusalem".

  • Milkilu il est clair que, d'après Genèse 14:18, cette cité de Salem appartenait aux descendants d'Eber car son chef était un certain Melki-Tzédek du temps d'Abraham, appelé Milkilu dans cette lettre ; ce personnage n'était autre que Sem fils de Noé, et il aurait légué aux descendants d'Eber (sa propre descendance aussi) son domaine d'Urusalim avant qu'un pharaon (sans doute Thoutmosis III) n'en fasse la conquête et que, plus tard, Akhénaton ne cède ce domaine à l'auteur de la lettre.

  • Les Apiru : ils sont les ennemis déclarés de l'auteur de la lettre ; de nombreux historiens ont associé le terme Apiru aux seuls "Hébreux", et ce peuple est mentionné par d'autres chroniques mésopotamiennes de cette époque. Mais en fait, comme expliqué précédemment, le terme ne s'appliquait pas seulement aux Hébreux (qui étaient alors esclaves en Égypte à l'époque de cette lettre) mais à tous les autres descendants du patriarche Eber qui est l'origine du nom "Hébreu". Dès lors on comprend mieux que les Apiru soient les ennemis de l'auteur de cette lettre car ils tentaient sans doute de reprendre leur territoire.

  • Les fils de Labaya : l'auteur de la lettre utilise aussi l'argument d'un autre "acte" relatif aux Apiru, à savoir le cas de la ville de Sichem, car Labaya en avait été le seigneur. Dans ce cas-ci, ce sont les fils de Labaya qui ont cédé (ou voulu céder) Sichem aux Apiru, terme général des descendants d'Eber qui peut être ici compris comme les Hébreux eux-mêmes à l'époque du clan de Jacob lors de leur établissement en Canaan. Or cet épisode assez tragique de Sichem, puisqu'il était question du viol de Dinah soeur des fils de Jacob, est bien raconté dans la Bible (Genèse chapitre 34). Il en était résulté un massacre commis sur Sichem par les fils de Jacob suite à ce viol. Cet épisode avait dû marquer les esprits de l'époque en Canaan et on comprend bien que l'auteur de cette lettre l'ait mentionné pour mettre en garde le Pharaon contre toute faiblesse d'attitude envers les Apiru ses ennemis... 

Lettre d'Amarna, en cunéiformes

L'hérésie d'Akhénaton est unique dans l'Histoire égyptienne. Il l'emporta avec lui dans son tombeau vers -1335 et elle ne lui survécut pas. Son fils Toutankhaton, encore jeune, fut influencé à revenir au culte d'Amon et de rendre à Memphis son statut de capitale. Il changea son nom en Toutankhamon. Le culte d'Aton et la capitale Amarna furent oubliés.  

C'est en ce temps-là, lorsque le retour à la foi d'Amon se déroula que Moïse fut accusé d'avoir frappé à mort un contremaître égyptien. C'était sans doute un guet-apens car tout l'entourage d'Akhénaton devait disparaitre, y compris son épouse Néfertiti dont la mort reste mystérieuse et dont la sépulture n'a jamais été retrouvée. Le récit biblique nous dit que Moïse s'enfuit alors vers les montagnes de Midian (la péninsule du Sinaï). Ce n'est qu'après plusieurs années tard que Dieu s'adressa à Moïse en ces termes :

"Va, retourne en Égypte. Tous ceux qui en voulaient à ta vie sont morts." (Exode 4:19)

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Albert Benhamou

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Janvier 2025

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