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Albert Tours Blog-  A Licensed Tour Guide - Israel

Arbres emblématiques d'Israël (2)

Pour retourner à la 1ère partie, cliquez ici.


Liste des arbres, 2ème partie : cliquez sur un lien particulier ou lisez l'article en continu.



SAMARIE


Le chêne de Déborah

Sur le site biblique de Beth-El on peut trouver un chêne de Boissier (c'est son nom d'espèce en français) qui a une origine biblique liée à l'histoire de Déborah la nurse de Rebecca femme du patriarche Isaac. Cet arbre a plus de 1000 ans. Pour en savoir plus, lisez mon article sur Beth-El - la Porte des Cieux.

Le chêne de Boissier se dit אלון התולע (alon ha-tola) en hébreu. Il existe 4 espèces de chêne en Israël et celui de Boissier est l''une d'elles. Cet arbre pousse normalement sur les monts de Haute Galilée, du Golan et du Hermon, et plus rarement sur les collines de Samarie.

Au sujet des chênes en Israël, voir aussi mon article sur le magazine Yedia.


Chêne de Boissier à Beth-El


MONTS DE JUDÉE


Le chêne d'Abraham

Il existait sur la colline de Mamré, à l'ouest de la ville de Hébron, un chêne millénaire qui avait été vénéré pendant de nombreuses générations. On l'appelait le chêne d'Abraham car la Bible mentionne que le patriarche avait posé sa tente aux chênes de Mamré (Genèse 13:18). Voir aussi mon article sur les traces d'Abraham. Des gravures anciennes existent de ce chêne, ainsi que des photos à partir de la fin du 19ème siècle. Sur ce site, les Byzantins avait construit l'église d'Abraham vers l'an 325, qui avait été une des 4 premières églises de l'empire romain. Cette église avait été détruite par les Arabes au 7ème siècle. Vers la fin du 19ème siècle, l'église orthodoxe a acheté le site et y a bâti l'église de la Trinité. Malheureusement le chêne n'a plus donné de pousse depuis 1996 et s'est finalement effondré en 2019. Une tradition chrétienne annonce que l'Antéchrist apparaitra après la chute de cet arbre... L'endroit de l'arbre est toujours vénéré aujourd'hui, surtout par les pèlerins orthodoxes en visite à l'église à côté.

Le chêne se dit אלון (alon) en hébreu, déjà mentionné ci-dessus.

Au sujet des chênes en Israël, voir aussi mon article sur le magazine Yedia.


Chêne d'Abraham à Mamré, Hébron (photo: Félix Bonfils, 1894)

Le chêne solitaire

Au village d'Alon Shvout, au sud de Jérusalem, se trouve un chêne solitaire en sommet d'une colline. Il est du type chêne vert, endémique en Israël et très répandu dans la plupart des régions. L'âge de cet arbre est estimé à plus de 700 ans. Il est devenu l'emblème du mouvement sioniste religieux "Goush Etzion". Pourquoi ? Parce qu'avant la guerre d'indépendance d'Israël en 1948, cet arbre était le point de jonction des routes qui permettaient de se rendre aux colonies agricoles du Goush Etzion. Pendant cette guerre, la Légion Arabe de Jordanie a conquis la Judée-Samarie et a liquidé les habitants du Goush Etzion. Cependant, cet arbre pouvait être observé de loin, à partir du territoire israélien et était devenu le symbole d'un retour attendu dans les colonies qu'il servait. Ce rêve est devenu réalité après la guerre des Six Jours de 1967, lorsqu'Israël a repris les territoires conquis et occupés illégalement par la Jordanie pendant 19 ans (ceux qui s'intéressent à l'histoire des frontières d'Israël peuvent lire mon blog à ce sujet en cliquant ici). De nouvelles colonies agricoles ont été reconstruites depuis lors et celle d'Alon Shvout, sur laquelle se trouve cet arbre, a pour nom en hébreu אלון שבות qui signifie le "chêne du retour".

Au sujet des chênes en Israël, voir aussi mon article sur le magazine Yedia.


Le chêne solitaire au Goush Etzion


BASSE-JUDÉE


Les jujubiers sacrés de Tel Guézer

Sur les pentes sud de Tel Guézer se trouvent quelques jujubiers. Ce sont les seuls arbres trouvés sur ce site d'archéologie biblique car, pendant la Première Guerre Mondiale, les Trucs coupèrent tous les arbres qu'ils trouvaient en Terre d'Israël pour alimenter les cheminées de leurs locomotives à envoyer sur le front du Sinaï avec l'aide des Allemands. Mais, parfois, des habitants de villages arabes les empêchaient de toucher aux arbres qu'ils vénéraient localement. C'est ainsi que plusieurs arbres en Israël sont restés intacts, mais souvent solitaires du fait de la destruction de tout autre arbre autour d'eux.

Pour en savoir plus sur le site de Tel Guézer, cliquez ici (article en anglais).

Le jujubier se dit שיזף (sheizaf) en hébreu. Son nom scientifique est Ziziphus, qui est tiré de sheizaf, auquel a été ajouté le terme Spina Christi (qui signifie "couronne du Christ" en latin) car, selon la tradition chrétienne, la couronne d'épines que les Romains avaient posée sur la tête de Jésus était faite de tiges de cet arbre qui est effectivement épineux.


Un jujubier qui porte ses fruits à l'entrée du site de Tel Guézer

L'olivier de Gamliel

Près du monastère Beit Jémal, qui tient son nom du fait que, selon la tradition chrétienne, la tombe du Rabban Gamliel (ou Gamaliel) se trouvait là. Il avait été un des chefs spirituels juifs du temps de Jésus. Selon la tradition juive, il a été enterré à Yavnéh, la ville où le Sanhédrin résidait à son époque. Un peu à l'ouest du monastère, à 300 mètres environ, au bout d'un sentier, se trouve un des oliviers les plus anciens d'Israël avec un tronc de 9 mètres de circonférence. Il est constitué d'un enchevêtrement tellement sinueux qu'il est impossible de connaitre son âge précis, toutefois estimé de l'ordre du millénaire.

L'olivier se dit זית (zayit) en hébreu, comme indiqué auparavant. Le mot arabe pour 'olive' c'est zeytoun qui est dérivé de l'hébreu biblique évidemment.


Olivier près du monastère de Gamliel (photo: Israel Gallon)


La vallée des térébinthes

Au sud de Tel Guézer, se trouve la Vallée de l’Elah. Elah est le nom donné à un ruisseau qui a formé cette vallée et ce ruisseau porte en fait le nom de l'espèce d'arbre que l'on trouve là-bas. Le nom en français est le térébinthe, qui est une des espèces de pistachiers endémiques que l'on trouve en Israël. Cette vallée a une histoire biblique car elle a été le lieu du combat entre David et Goliath (I Chroniques 17:2).

Le térébinthe se dit אלה ארץ-ישראלית (élah eretz-israélite) en hébreu. Il est mentionné dans plusieurs versets bibliques, dont celui relatif à la lutte entre David et Goliath, mais aussi en Genèse 35:4 comme l'arbre sous lequel Jacob avait enterré toutes les statuettes d'idoles. D'ailleurs le mot élah peut aussi se comprendre comme voulant dire 'divinité féminine'. C'est aussi sous un térébinthe que Gédéon se trouvait lorsqu'un ange divin lui apparut (Juges 6:11). Dans l'histoire humaine, les arbres ont souvent fait l'objet de vénération qui menait parfois à la divination.


Térébinthe dans la vallée de l'Elah (photo: Avinoam Danin)

L’arbre hanté à Tel Lakhish

Comme à Tel Guézer, le site biblique de Tel Lakhish, au sud de la Basse-Judée, abrite un jujubier que le village arabe voisin considérait comme la demeure de fantômes. Ils s'opposèrent bien entendu aux Turcs qui voulurent le couper et donc cet arbre ancien se dresse toujours au même endroit. C'est en fait le seul arbre que les Turcs ont laissé sur ce site ! Selon une histoire locale, les enfants du village étaient souvent envoyés par leurs parents au puits du site antique pour y puiser de l'eau, et l'arbre se trouve à quelques pas au-delà de ce puits. Les parents avertissaient cependant leurs enfants de ne jamais dépasser la limite du puits autrement ils seraient exposés aux sévices des fantômes qui résidaient dans l'arbre.

Tel Lakhish est un des plus importants sites d'archéologie biblique en Israël et est sur le point d'être ouvert comme parc national. Pour en savoir plus, cliquez sur ma page des sites bibliques.

Nous avons déjà mentionné ci-dessus le jujubier.


L'arbre des fantômes à Tel Lakhish


VALLÉE DU JOURDAIN


L'arbre de Zachée

Dans la ville palestinienne de Jéricho se trouve un sycomore ancien sur lequel, selon la tradition chrétienne, le percepteur Zachée s'était juché pour ne pas se faire remarquer par la populace qui attendait là le passage de Jésus. Pour en savoir plus sur cet épisode, aller sur ma page des sites relatifs à Jésus.

Nous avons déjà mentionné ci-dessus le sycomore, dit faux-figuier, un arbre très présent en Israël. Ajoutons seulement que le mot "sycomore" vient du nom en hébreu de cet arbre qui s'appelle 'shikma'.


L'arbre de Zachée à Jéricho

 

DÉSERT DE JUDÉE


Les acacias du désert

Lorsque l'on se rend dans la région de la Mer Morte, le climat est de type nubien. La botanique locale est similaire à ce qui est trouvé le long de la faille syro-africaine jusqu'à la Corne d'Afrique. Un arbuste caractéristique de ce climat est l'acacia du désert qui se dit שיטה (shita) en hébreu. Il est mentionné 12 fois dans la Bible notamment comme bois utilisé pour la fabrication de l'Arche d'Alliance (Exode 25:10): c'est normal car c'est presque le seul arbre trouvé dans ces déserts ! Les deux variétés les plus courantes sont l'Acacia Raddiana (en hébreu שיטה סלילנית, shita salilanit) qui a un seul tronc, et l'Acacia Tortilis dit faux-gommier en français (en hébreu שיטה סוככנית, shita so'ha'hanit) qui a plusieurs troncs. Les deux arbres donnent des fruits en forme de gourde allongée et en tortillon. Cet arbre est une espèce protégée en Israël. Sans lui, il n'y aurait aucune vie animale dans le désert.

Ces acacias sont aisés à observer de près dans la réserve naturelle d'Ein Guédi qui est unique en Israël car elle abrite des espèces de plantes provenant de 4 climats différents en un seul lieu.

Le nom "Ein Guédi" veut dire la source du chevreuil et un lieu mentionné dans la Bible comme l'endroit où s'était caché David en s'enfuyant du roi Saül.


Acacia Raddiana dans le désert de Judée (photo: Boaz Langford)


DÉSERT DU NÉGUEV


Les tamaris de l'exemption

Nous avons parlé ci-dessus de l'école agricole Mikvé Israël. C'est grâce à son expertise que ses élèves agronomes furent exemptés d'être enrôlés dans l'armée turque pendant la Première Guerre Mondiale. Car le directeur de l'école avait fait valoir que les Turcs feraient mieux d'utiliser leur expertise pour faire pousser des arbres en plein désert. Les Turcs avaient en effet besoin d'arbres à brûler pour faire fonctionner les chaudières des locomotives de la voie de chemin de fer arrivant jusqu'au Sinaï. L'école Mikvé Israël avait ainsi envoyé des élèves en 1916 sur le site actuel d'Ezouz (aujourd'hui situé côté Israélien à la frontière avec le Sinaï) près de l'ancien camp militaire germano-turc de Nitzana. On trouve encore ce bosquet d'arbres centenaires, avec quelques eucalyptus et surtout de gigantesques tamaris. Si vous visitez cette région à la frontière entre le Néguev israélien et le Sinaï égyptien, ne manquez de faire un détour pour ce bosquet d'arbres centenaires en plein désert.

Le tamaris se dit אשל (eshel) en hébreu et est mentionné dans la Bible comme un arbre des déserts, notamment dans Genèse 21:33.


Un tamaris du bosquet d'Ezouz


DÉSERT DE L'ARAVA


Le jujubier de Tamar

Au nord de la vallée de l'Arava se trouve Ein 'Hatzéva avec le site archéologique connu sous le nom de "Tamar biblique". Ce lieu abrite aussi un jujubier gigantesque, de plus de 15 mètres de hauteur et 6-7 mètres de circonférence du tronc, un des plus anciens trouvé en Israël, car il est vieux de plusieurs centaines d'années (voire plus de 1000 ans selon certains). Ein 'Hatzéva vaut le détour si vous descendez la Arava vers Eilat. En plus du site biblique de Tamar et du jujubier majestueux, vous trouverez l'ancien poste de police datant du Mandat Britannique et des installations qui datent de la guerre d'indépendance d'Israël (1948-1949). De plus, il y a le récit de Lawrence d'Arabie qui, étant passé en ce lieu, a mentionné cet arbre remarquable et la source d'eau à ses pieds.

Nous avons déjà mentionné ci-dessus le jujubier (nom savant : Ziziphus Spina Christi).


Le jujubier de la Tamar biblique

Le dattier Mathusalem

Au milieu de la vallée de l'Arava se trouve le kibboutz Kétoura. Il abrite un dattier très spécial qui a l'honneur de porter un nom : Mathusalem. C'était le nom du personnage biblique qui a vécu le plus longtemps, mort juste avant le début du Déluge. Quelle est l'histoire de dattier ? Il faut d'abord savoir que, jusque dans les années 1950, il n'y avait plus de dattiers en Israël car, pendant les Croisades, les dattiers de la région avaient été déracinés pour être remplacés par de la canne à sucre. En effet, dans l'Europe médiévale, avant la production de canne à sucre dans les Antilles, le sucre était fait ici en Israël. C'est seulement dans les années 1950 qu'Israël a commencé à planter des dattiers à partir de plants achetés dans divers pays du Moyen-Orient. Or, lors des fouilles archéologiques de Massada dans les années 1950, des noyaux de dattes avaient été trouvés sur place, provenant du régime alimentaire des derniers combattants contre Rome en l'an 73. L'idée est ensuite venue en 2005 de tenter de faire pousser un dattier à partir de tels noyaux. L'expérience a réussi grâce à la collaboration d'une équipe de Kétoura et c'est ainsi que le plant a trouvé sa place en 2011 dans ce kibboutz. C'est le seul dattier de Judée, aujourd'hui disparu depuis le temps des Croisades, qui existe. Ce dattier biblique avait des vertus médicinales et sa datte avait une taille et un goût remarquables, selon les témoignages anciens.

Le palmier se dit דקל (dekel) en hébreu et son fruit, la datte, se dit תמר (tamar). Il fait lui aussi partie des 7 espèces de la Bible (Deutéronome 8:8) pour son 'miel' végétal.


Le dattier de Judée surnommé Mathusalem

Les palmiers Doum

Au sud de l'Arava, avant la ville d'Eilat, se trouve un bosquet de palmiers Doum. Ce sont des palmiers très fréquemment rencontrés en Egypte, et qui ont été représentés sur des dessins de l'époque notamment dans la tombe de Sennedjem, qui était au service des pharaons Séti et Ramsès de la XIXème dynastie. Ces palmiers ont la particularité d'avoir un tronc qui se scinde en deux après une certaine hauteur. Ces palmiers Doum sont uniques en Israël et on imagine qu'ils ont poussé à cet endroit grâce à des noyaux de dattes égyptiennes jetés par des pèlerins ou des caravaniers de passage. La vallée de l'Arava était en effet une route du Hajj c'est-à-dire du pèlerinage à La Mecque. Le palmier Doum a été représenté dans une série philatéliste de timbres-poste israéliens dans les années 1950.

Le palmier Doum, appelé aussi palmier de Thèbes, se dit דקל הדום (dekel ha-doum) en hébreu.


Palmiers Doum dans l'Arava (photo: Konstantin Hoshana) et timbre

J'espère que cet article aura suscité votre intérêt pour découvrir la riche botanique de mon pays. En tout cas, vous pouvez voir qu'Israël a d'autres choses à offrir que les sites religieux, archéologiques, les plages et autres. N'hésitez à contacter un guide certifié pour vous montrer ces arbres remarquables, et bien d'autres, au travers de vos circuits de visite.


Albert Benhamou

Guide certifié par le ministère du Tourisme israélien

Mars 2024




 



 

 

 

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